Les MST

Les maladies

J’ai répertorié, dans la liste qui suit, les MST les plus courantes et leurs symptômes, les dangers qu’elles représentent et les façons de les traiter. Cette liste figure ici pour votre information. Evitez les autodiagnostics. Les symptômes cités peuvent résulter d’autres maladies. Par ailleurs, nombre de MST restent longtemps latentes. Si vous pensez avoir une maladie vénérienne, consultez votre médecin.

Si votre praticien confirme vos soupçons, respectez scrupuleusement sa prescription et prévenez immédiatement votre ou vos partenaire(s). Il est délicat d’annoncer ce genre de nouvelles, j’en conviens, mais votre partenaire a besoin de savoir pour se soigner et ne pas vous réinfecter.

Les chlamydiae

Les chlamydiae sont des bactéries parasites. Les symptômes liés à cette maladie apparaissent à un stade avancé. Les hommes éprouvent des brûlures en urinant, dues à une infection de l’urètre. Une inflammation de l’épididyme et des testicules fait gonfler ceux-ci.

Depuis la fin des années 80, la maladie vénérienne la plus répandue est l’infection à chlamydiae.

On contracte une infection à chlamydiae lors d’une fellation ou d’un rapport sexuel. Chez la femme, ces bactéries provoquent parfois une infection des trompes de Fallope. Il en résulte des douleurs chroniques, des grossesses extra-utérines, et/ou une stérilité.

Par transmission orale, les chlamydiae risquent d’entraîner une infection des voies respiratoires supérieures. Cette maladie touche également les nourrissons. Elle se transmet au moment de l’accouchement, et cause des infections de l’œil, de l’oreille et des poumons. Toutefois, les chlamydiae ne résistent pas aux antibiotiques.

Bien que les chlamydiae et la gonorrhée ne se manifestent pas de la même façon chez l’homme que chez la femme, ils occasionnent généralement les mêmes dommages.

La gonorrhée

On associe souvent la gonorrhée (vulgairement appelée chaude pisse à un autre siècle). Or, cette maladie est toujours d’actualité. La gonorrhée peut être asymptomatique. Chez les femmes, on ne la détecte souvent que trop tard, quand ses manifestations sont irréversibles : stérilité, grossesses extra-utérines, douleurs chroniques. Les hommes souffrent parfois d’un écoulement de pus par le pénis, de brûlures en urinant, du besoin d’uriner fréquemment et de douleurs dans le bas ventre. Cette maladie extrêmement contagieuse infecte une personne par simple contact avec le pénis, la vulve, la bouche ou l’anus, sans qu’il y ait pénétration.

Détectée à temps, la gonorrhée se soigne aisément avec des antibiotiques.

La syphilis

La syphilis est une infection bactérienne redoutable. Non traitée, cette maladie peut être fatale ou créer des lésions cardiaques, cérébrales, oculaires et articulaires irréparables.

La maladie se manifeste par des palies indolores, des rougeurs sur les paumes des mains et des pieds, des ganglions enflés.

La syphilis est extrêmement contagieuse. Elle se transmet lors de pénétrations orales, vaginales et anales, de même que par les plaies ouvertes.

Détectée de bonne heure, cette maladie est curable avec des doses massives d’antibiotiques.

L’herpès

L’herpès génital est dû à deux virus : herpès simplex 1 et herpès simplex 2.

Le premier occasionne des «boutons de fièvre» autour de la bouche, sur ou à l’intérieur des lèvres.

Le deuxième ne s’attaque qu’aux organes génitaux.

Les hommes atteints présentent de petites saillies douloureuses ou de minuscules ampoules sur la verge, au bord du prépuce, près du gland ou de l’anus. Chez la femme, les poussées d’herpès se manifestent à proximité ou à l’intérieur du vagin, des lèvres ou du rectum (toujours à l’endroit de la contamination).

Les lésions provoquées par le virus de l’herpès sont douloureuses seulement si on les presse. La première poussée d’herpès dure entre douze et quatorze jours. C’est généralement la plus virulente. Les manifestations suivantes de la maladie se limitent à quatre ou cinq jours et sont moins violentes. La plupart des personnes infectées ces dernières années ont subi une poussée légère, ou ne présentent aucun symptôme.

L’herpès est très contagieux quand le contact s’établit lors d’une poussée. La transmission s’effectue également quand le virus est latent : dans 5 % des cas, on trouve des traces d’infection sur la peau, alors que les sujets atteints ne présentent aucun symptôme visible.

Surveillez toute inflammation subite et localisée sur la peau ou les muqueuses. Si vous pensez avoir été exposé au virus, une analyse de sang vous rassurera ou confirmera vos doutes.

Il est difficile d’annoncer à son partenaire qu’on est atteint d’herpès génital, surtout si l’on entame une nouvelle relation.

Il n’existe pas de remède à l’herpès, mais les antiviraux se révèlent efficaces pour atténuer les symptômes lors d’une poussée, et limiter la fréquence des récidives. De plus, ces médicaments minimisent les risques de contagion lors d’une poussée non détectée.

On n’a pas identifié les causes de ces rechutes. Le soleil et le stress sont toutefois des facteurs déterminants. L’herpès peut être stressant, physiquement (cela fatigue) et sur le plan émotionnel.

Les symptômes de l’herpès sont désagréables, mais le vrai danger est d’infecter un fœtus ou une personne séropositive. L’herpès du nourrisson est également préoccupant. Toutefois, une femme qui a contracté le virus de l’herpès avant sa grossesse a peu de risques d’infecter son bébé. Le plus souvent, l’enfant contracte la maladie pendant l’accouchement. Il peut en résulter des lésions oculaires, cérébrales et sur d’autres organes. Un bébé sur six ne survivra pas au virus. Les femmes malades subissent une césarienne si elles ont un bouton d’herpès au moment de l’accouchement.

Toutefois, le risque de contagion est minime. Seules les femmes qui souffrent d’une première poussée d’herpès durant les derniers mois de leurs grossesse risquent d’infecter leur enfant. Par conséquent, si vous désirez un bébé, que vous êtes porteur du virus et que votre partenaire est sain, utilisez des préservatifs et faites un traitement antiviral.

Le papillomavirus

Le papillomavirus, connu aussi sous le nom de «condylome», est un terme générique regroupant plus de quatre-vingt types de virus. Certains papillomavirus donnent des verrues génitales, d’autres ne provoquent aucune lésion visible. Ces verrues apparaissent sur le pénis, le scrotum, l’entrejambe ou la cuisse. Elles peuvent être arrondies ou plates, isolées ou multiples, petites ou grosses. Toute personne ayant des relations sexuelles est susceptible de contracter des papillomavirus.

La contagion se produit lors d’une pénétration, orale, vaginale ou anale. Un enfant peut être infecté durant l’accouchement, bien que la chose soit rare.

Le papillomavirus reste latent des années durant. Le diagnostic se fait visuellement ou au moyen de tests spécifiques. Il n’existe aucun remède à cette maladie. Aussi, limitez le nombre de partenaires et ayez des rapports protégés. Les hommes détecteront toute grosseur suspecte en examinant leurs organes génitaux. Incitez votre femme à faire des frottis vaginaux régulièrement. Une infection accompagne souvent l’apparition et la disparition des lésions.

La plupart des personnes infectées par l’un de ces virus ne développent aucune pathologie. Cependant, il y a cinq types courants de papillomavirus associés au cancer du col de l’utérus. Les virus qui occasionnent des verrues génitales n’en font pas partie. Alors que les hommes ne développent presque jamais de cancers dus aux papillomavirus, les femmes peuvent présenter des verrues irritantes recelant des cellules malignes. Certains types de papillomavirus provoquent des lésions du col de l’utérus, qui parfois mutent en cancer. Seul un spécialiste pourra effectuer ces distinctions. Les verrues génitales se traitent à la neige carbonique, au laser et avec des crèmes. Aucun de ces traitements ne remédie totalement au mal. Généralement, on détecte le virus chez les femmes à l’occasion d’anomalies dans un frottis. Seul un bon diagnostic permettra d’identifier la maladie.

L’hépatite B

L’infection causée par l’hépatite B est rarement considérée comme une MST. Cependant, cette hépatite se transmet par le sperme, les sécrétions vaginales et la salive. Elle est cent fois plus contagieuse que le virus du sida. La pénétration orale, vaginale ou la sodomie sont des moyens de transmission. Une plaie ouverte ou une coupure (dans la bouche, par exemple) peut être une porte d’entrée au virus. Si un membre de votre foyer a une hépatite B, vous risquez d’attraper la maladie en utilisant le même rasoir ou la même brosse à dents que lui.

L’hépatite B attaque le foie. Dans sa forme la moins virulente, elle n’occasionne aucun dommage : vous serez un porteur sain toute votre vie. Dans les cas plus graves, elle provoque une cirrhose ou un cancer du foie. Ce risque de cancer sera deux cents fois plus élevé si vous êtes atteint d’une hépatite B. Les symptômes rappellent ceux de la grippe intestinale. Consultez immédiatement votre médecin si vous avez des nausées, si vous vous sentez très fatigué, si vos urines sont foncées, si le blanc de vos yeux ou votre peau ont jauni. Il existe des traitements efficaces et sans risque. Cela dit, la plupart des gens qui contractent une hépatite B à l’âge adulte en guérissent spontanément.

Si votre partenaire a une hépatite B, demandez l’avis de votre médecin, qui vous conseillera peut-être de vous faire vacciner.

L’hépatite B frappe surtout les adolescents et les jeunes gens jusqu’à trente ans. Cette maladie se transmet également de mère à fœtus. Les jeunes enfants et les bébés y sont exposés.